Entretien avec Joe Borg, Commissaire européen aux Affaires maritimes • Pas de révision à l’ordre du jour entre Bruxelles et Rabat • La Méditerranée au c’ur d’une réunion sur la politique maritime • Le Maroc y participera le 10 juin en Slovénie
- L’Economiste: Un an après l’accord de pêche signé entre le Maroc et l’Union européenne, sa révision est-elle à l’ordre du jour? - Joe Borg: A ma connaissance, ni l’UE ni le Maroc n’ont demandé une révision de l’accord de partenariat de pêche qui n’est entré d’ailleurs en vigueur qu’en avril 2007. Il faut du temps pour que l’accord atteigne sa vitesse de croisière. Certains de ses aspects doivent encore être améliorés. Mais je souhaite mentionner que les résultats sont encourageants. Citons en particulier une utilisation extrêmement satisfaisante, par les opérateurs européens, des possibilités offertes par l’accord; la réalisation de certains investissements européens au Maroc. Enfin, ne négligeons pas le volet coopération qu’on entretient avec le Maroc.
- Peut-on envisager que les onze Etats européens bénéficiaires investissent aussi bien dans la transformation des produits de la mer que dans la distribution? - L’accord ne doit pas être modifié pour augmenter les investissements dans le secteur de la pêche au Maroc. C’est avant tout une question d’opportunité , d’attractivité et de stratégie à long terme. C’est aussi une question de coopération avec tout les professionnels du secteur, Européen et Marocains. L’accord peut faciliter, inciter, mais il ne saurait contraindre. Je constate qu’aujourd’hui des investissements ont déjà été faits par nos opérateurs dans la transformation de produits de la mer. Dans les mois prochains, nous comptons travailler pour encourager encore plus les investissements dans le secteur de la pêche.
- En avril dernier, vous avez abordé la promotion d’une pêche durable avec le ministre marocain de la Pêche. Comment comptez-vous la concrétiser?
- La mise en place d’une pêche durable relève de la responsabilité du gouvernement marocain en tant qu’Etat souverain. Sa promotion dans le cadre de l’accord se matérialise par une gestion prudente et transparente des activités de pêche. Autrement dit, nous sommes en train d’identifier, en fonction des priorités stratégiques définies par votre gouvernement, les axes qui bénéficieront d’un appui de la contribution financière de l’accord. Les conclusions seront ensuite évaluées et discutées avec nos partenaires marocains. Et si c’est nécessaire, certaines corrections seront apportées.
- Où en êtes-vous dans l’application des mesures de la politique maritime intégrée pour les 27 Etats membres? - La Commission a initié des propositions concrètes pour combattre la pêche illégale et pour favoriser le développement des ports et des villes portuaires de l’Union européenne. Nous avons lancé une évaluation du cadre réglementaire des emplois maritimes. Une réflexion a été également initiée pour promouvoir une meilleure coordination entre les politiques énergétique et maritime. L’inventaire des systèmes européens de surveillance maritime, des activités littorales et des compétences des Etats membres dans ce domaine, est en train d’être dressé. Nos services ont été aussi réorganisés selon un découpage régional en vue de promouvoir une cohérence au niveau de chaque bassin maritime de l’UE, dont la Méditerranée.
- Quelle est la place des pays voisins dans votre politique maritime? - La politique maritime de l’UE, adoptée en octobre 2007, est encore récente. Néanmoins, nous souhaitons les associer notamment à la gestion des espaces maritimes communs, dont la Méditerranée. Assurer une cohérence entre les actions est primordial: c’est le cas en particulier pour la pêche, pour le transport, pour l’environnement. Coordination, partage des données et échange de bonnes pratiques sur les questions maritimes et de la gouvernance sont dans l’intérêt de chacun.
- Seront-ils inclus dans la Politique européenne de voisinage (PEV)? - La Commission européenne va essayer de les insérer dans ses pourparlers au titre de la PEV et du Processus de Barcelone: l’Union pour la Méditerranée. La Conférence euromed sur la politique maritime, prévue le 10 juin en Slovénie, constitue un premier pas. Le but est d’associer davantage les parties prenantes -européennes et non européennes- aux discussions. Nous souhaitons solliciter aussi des propositions sur un certain nombre de points: pêche, surveillance maritime, transport maritime... Le ministre marocain de l’Equipement et du Transport, Karim Ghellab, va prendre d’ailleurs part à la session d’ouverture.
Feu vert Comment l’UE a géré l’impact de la flambée du prix des carburants sur ses pêcheurs’ «Les frais des carburants sont des coûts normaux que les opérateurs doivent assumer: aucune aide étatique ne devrait être accordée», réplique Joe Borg, Commissaire européen à la Pêche et aux Affaires maritimes. Cependant, la Commission considère qu’il faut soutenir les entreprises les plus affectées par la hausse. Elle est «prête à donner son feu vert pour une aide sous forme de plans de sauvetage et de restructuration. Mais à condition que les entreprises bénéficiaires investissent dans des méthodes de pêche moins consommatrices de carburants ou dans l’achat d’équipements plus performants», conclut-il.
The EU considers to pay Morocco to fish in occupied Western Sahara. An EU-Morocco Fisheries Agreement from 2013 would be both politically controversial and in violation of international law.
The international Fish Elsewhere! campaign demands the EU to avoid such unethical operations, and go fishing somewhere else. No fishing in Western Sahara should take place until the conflict is solved.