799 organisations et une réfugiée à Bruxelles dénoncent la pêche UE
"Je demande à l'UE de bien vouloir prendre en compte les droits de mon peuple. Nous, les Sahraouis, sommes attristés sur la façon dont cet accord de pêche avec le Maroc affecte notre lutte", a déclaré Senia Abderahman, réfugiée Sahraouie, aujourd'hui à la Commission européenne.
Abderahman a remis une lettre demandant à l'UE de cesser toute pêche au Sahara Occidental occupé. La lettre est signée par environ 20.000 personnes et 799 organisations.
"L'UE doit choisir. Soit elle soutient le droit international et les droits de l'homme - soit elle continue à payer un occupant illégal pour avoir accès à la richesse naturelle de mon peuple. Elle ne peut pas faire les deux », a déclaré Abderahman.
Abderahman a grandi dans les campements de réfugiés en Algérie, où un quart des enfants souffrent de malnutrition. Alors que l'UE pêchait les poissons des Sahraouis, en violation du droit international, Abderahman et sa famille ont survécu de l'aide d'urgence.
La lettre a été remise à des représentants de la commission cet après-midi.
Parmi les signataires, un certain nombre de personnalités, tels que Francesco Bastagli, Kofi Annan, ancien Représentant spécial des Nations Unies pour le Sahara Occidental, Frank Ruddy, ancien vice-président de la mission de l'ONU au Sahara Occidental, Rosa Díez González, chef de file du principal parti de l'opposition espagnole UPyD, et Mahfoud Ali Beiba, un ancien président du parlement sahraoui. Quelques 160 parlementaires, principalement en Europe, ont également signé l'appel.
Les 799 organisations protestent contre l'implication de l'UE dans la pêche dans les eaux Sahraouies. Parmi celles ci des organisations pour le respect de l'environnement tel que Greenpeace International, les organisations de promotion des droits humains tel que le Centre pour la Justice et Droits de l'Homme Robert F. Kennedy, des syndicats nationaux, les partis politiques, les Associations des Nations Unies de trois pays, et presque tous les groupes Sahraouis de la société civile dans le territoire occupé, dans les camps de réfugiés en Algérie, et parmi les exilés en Europe.
Le Maroc occupe une bonne partie du Sahara Occidental depuis novembre 1975, et utilise les ressources naturelles du territoire, y compris la riche réserve halieutique le long de la côte atlantique en violation du droit international. Tous les juristes internationaux qui ont étudié l'accord de pêche UE-Maroc ont conclu que l'accord de pêche de la commission européenne avec le Maroc est illégal. L'année dernière, le propre service juridique du Parlement Européen a déclaré que l'accord actuel viole le droit international, car il n'y avait aucune preuve que les Sahraouis ont été consultés ou qu'ils bénéficient de l'accord.
Pour des commentaires ou questions : Pour des questions sur la lettre, merci de joindre la coordonnatrice de Western Sahara Resource Watch, Mme Sara Eyckmans : 32 475 45 86 95 La réfugié sahraouie Senia Abderahman est joignable par la coordonnatrice WSRW.
L'UE envisage de payer le Maroc pour pouvoir pêcher au Sahara Occidental occupé à partir de 2013. L'Accord de Pêche UE-Maroc serait à la fois politiquement controversé et en violation du droit international. La campagne internationale Fish Elsewhere! ("Allez Pêcher Ailleurs!") demande à l'UE d’éviter de telles opérations totalement immorales, et d'aller pêcher ailleurs. Aucune pêche ne devrait avoir lieu au Sahara Occidental avant la résolution du conflit.