À travers le projet d'un accord de pêche avec le Maroc à partir de 2013, l'UE donne un regrettable soutien politique aux revendications du Maroc sur le Sahara Occidental. Dans ce sens, l'UE peut être considérée comme prenant position dans le conflit, et rangée du côté des partisans de l'annexion illégale de son voisin par le Maroc.
Les intérêts derrière la pêche européenne au Sahara Occidental occupé, ont souvent entraîné des déclarations politiques de soutien à la présence marocaine illégale dans le territoire.
Après la signature du précédent accord, le négociateur en chef de l’accord de pêche pour l’UE, par exemple, M. César Deben, a déclaré que les eaux du Sahara Occidental étaient « sous administration Marocaine ». Il a dit que tel était le cas depuis les soi-disant accords de Madrid.
Cette déclaration est en opposition totale avec la réalité du droit international et de la politique étrangère de tous les Etats membres.
Les accords de Madrid, par lesquels l'Espagne cédait son ancienne colonie du Sahara au Maroc et à la Mauritanie, étaient nuls, ce qui a été réaffirmé par l’avis juridique de 2002.
Le même négociateur avait déclaré que les accords de pêche n’étaient pas un acte politique.
« C’est une polémique qui cherche à tirer un profit politique de l’intérêt médiatique d’un accord » a déclaré M. César Deben. Il a nié que l’accord avait des implications politiques.
Mais le gouvernement marocain a admis lui-même ces implications politiques évidentes de l'accord de pêche UE-Maroc.
« Le volet financier [de l’accord de pêche] n'était pas forcément le plus important aspect de cet accord. Le volet politique est non moins important » a dit le ministre marocain de la pêche en 2006. [Ou télécharger.]
Le Front Polisario et le Maroc tentent actuellement de négocier une solution au conflit, dans un contexte où le Maroc refuse d'accepter un référendum pour l'indépendance. La gestion des ressources naturelles du Territoire est placée sur la table des négociation par l'Envoyé spécial des Nations Unies pour le secrétaire général pour le conflit.
Dans cette situation, la campagne Allez Pêcher Ailleurs ! estime qu'il serait tout à fait inapproprié que l'UE choisisse de donner un signe de soutien politique à la position marocaine en payant le pays pour pêcher dans un territoire en litige.
À travers cette coopération, l'UE travaille à l'encontre des efforts de l'ONU pour la décolonisation du Sahara Occidental, et contribue à maintenir l'insécurité et l'instabilité dans la région.
L'UE envisage de payer le Maroc pour pouvoir pêcher au Sahara Occidental occupé à partir de 2013. L'Accord de Pêche UE-Maroc serait à la fois politiquement controversé et en violation du droit international. La campagne internationale Fish Elsewhere! ("Allez Pêcher Ailleurs!") demande à l'UE d’éviter de telles opérations totalement immorales, et d'aller pêcher ailleurs. Aucune pêche ne devrait avoir lieu au Sahara Occidental avant la résolution du conflit.